Ils descendaient sous les bocages à l’heure où la lumière joue aux secrets. Le nez dans les hautes herbes, ils avançaient comme à regret pour rejoindre le fond du vallon et l’abri caché au creux de la nuit. Il me semblait qu’ils reprenaient ainsi les sentes millénaires qu’avant eux l’immense troupeau des temps passés avaient empruntées. Heureuse, j’ai traduit dans l’instant, craie bleue, craie ocre, du même geste que mes ancêtres sur la roche qu’ils faisaient mouvoir sous leurs lumières captives, ce fleuve de vie qui traverse le temps.
Demain, me suis-je dit, demain, je serai encore là. Demain, je saisirai un autre mystère et ce faisant, moi, si peu, j’embrasserai le toujours…